Vous avez entendu parler du « terrible two« , ce fameux passage autour des 2 ans… mais comment savoir si votre enfant vit vraiment cette phase ? Vous avez l’impression qu’il dit non à tout, qu’il pique des colères pour le choix du verre ou qu’il s’accroche à vos jambes à la moindre contrariété. Vous ne reconnaissez plus celui qui, il y a peu, vous souriait en tendant les bras.
Pas de panique : vous n’êtes pas seule. Chez Mioveli, on vous aide à faire le tri entre ce qui relève du développement normal… et ce qui peut être un vrai signal d’alarme. Spoiler : dans 95% des cas, c’est juste que votre enfant grandit. Et ça fait parfois un peu de bruit. Et non, le terrible two n’est pas “obligatoire », il se manifeste différemment d’un enfant à l’autre.
Voici les signes les plus fréquents d’un terrible two bien installé – et pourquoi, selon Montessori, ce n’est pas un drame, mais une étape essentielle.
1. Il dit “non” à tout (même à ce qu’il aime)
C’est peut-être le premier signe qui vous fait tiquer : ce petit mot simple, mais si puissant. Il demande un yaourt ? Vous le lui tendez, finalement il le refuse et hurle. Il voulait mettre ses chaussures ? Vous l’aidez, il les enlève. Le « non » devient un automatisme. Il teste ? Pas vraiment. Il affirme : son individualité, sa volonté, son existence. Dire non, c’est exister. C’est son premier outil pour marquer la frontière entre ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. Et oui, ça passe parfois par des contradictions absurdes.
2. Il pique des colères fulgurantes, parfois sans raison apparente
Un biscuit cassé, un verre trop rempli, une banane épluchée… et c’est la crise. Les cris, les larmes, les objets qui volent parfois. Ces décharges émotionnelles sont impressionnantes parce que le cerveau de votre enfant – et notamment son cortex préfrontal – est encore immature. Il ne sait pas encore tolérer la frustration ni apaiser ses propres tempêtes. Il vit chaque émotion avec tout son corps, avec tous ses nerfs, sans filtre. Ce n’est pas un caprice, c’est un débordement.
3. Il veut tout faire seul… mais n’y arrive pas toujours
Il veut monter dans la voiture tout seul, verser son eau, enfiler ses chaussures à l’envers et s’énerve quand ça coince. Ce besoin de tout faire par lui-même, Maria Montessori en parle comme une soif d’autonomie naturelle. À vous de lui offrir des environnements adaptés – un marchepied, une cuillère à sa taille, des cadres d’habillage – pour qu’il puisse expérimenter… sans se décourager à chaque échec.
4. Il rejette tout ce qui vient de vous… sauf quand il ne veut que vous
Vous le sentez : un jour, il vous repousse, vous crie dessus pour un pantalon mal choisi. Le lendemain, il vous suit dans chaque pièce, vous réclame pour tout. Ce va-et-vient émotionnel est lié à l’attachement, ce lien puissant entre vous, qui reste la base de sa sécurité. Quand il vous repousse, c’est aussi pour vérifier : est-ce que maman est toujours là ? Est-ce que je peux être moi-même… sans la perdre ?
5. Il change d’avis toutes les 30 secondes
Il veut une tartine… mais avec de la confiture. Finalement, non, juste du beurre. Mais pas coupée ! Puis il pleure parce qu’elle est trop beurrée. Ça vous épuise ? On comprend ! À cet âge, les émotions vont plus vite que la pensée. Il ne manipule pas : il apprend à choisir, à affirmer, à renoncer aussi. Et ça demande un effort immense.
6. Il pleure beaucoup, souvent, intensément
C’est souvent ce qui inquiète le plus : ces moments où votre enfant pique des colères sans que vous compreniez vraiment pourquoi. Il est juste dépassé : c’est ce que Catherine Gueguen appelle une surcharge émotionnelle. Trop de stimuli, trop d’attentes, pas assez de pause. Pour l’enfant, pleurer, c’est comme vider un trop-plein. Et parfois, il suffit juste d’être là, sans chercher à calmer tout de suite, juste accueillir.
7. Il fait plus de “bêtises”… mais toujours pour explorer
On croit qu’il teste nos limites… mais il cherche surtout le cadre. Il monte sur la table ? Il explore. Il vide un tiroir ? Il s’entraîne à transvaser. Bien sûr, il a besoin d’un adulte pour lui dire ce qui est permis ou non. Mais au fond, ces fameuses “bêtises” sont rarement là pour nous énerver : elles sont là pour comprendre comment le monde fonctionne. Et c’est là que l’environnement Montessori prend tout son sens : proposer un espace pensé pour lui, où il peut manipuler, expérimenter, sans avoir à vous provoquer. Et lui montrer, dès le plus jeune âge, qu’explorer ne veut pas dire tout permettre. Maria Montessori insistait sur l’importance du respect : du matériel, du cadre, des autres. Montessori, ce n’est pas dire oui à tout, c’est poser un cadre juste, clair, sécurisant, dans lequel votre enfant peut évoluer en confiance, avec liberté… mais aussi avec responsabilité.
8. Il vous frappe ou mord parfois… et ça vous bouleverse
Il tape, mord, pousse. Et vous, vous vous sentez perdue, vous le savez votre enfant n’est pas agressif ou méchant. Il essaie de dire quelque chose, autrement. C’est une manière brute de dire : “Je suis débordé, je ne sais pas comment faire.” À cet âge, le cortex préfrontal est encore trop immature pour qu’il puisse gérer ses émotions autrement. Lui apprendre à dire stop avec les mains, à souffler fort ou à venir chercher un câlin… ce sont des alternatives qu’il intégrera peu à peu.
9. Il ne veut plus s’habiller, se laver, coopérer
Tout devient lutte : pour s’habiller, pour aller au bain, pour sortir du bain. Il s’oppose à tout ce qui ne vient pas de lui. Cette phase d’opposition, bien que fatigante, est une quête d’affirmation.
Lui proposer de choisir entre deux tenues, lui laisser verser l’eau pour le bain ou préparer sa serviette à sa manière… ce sont de petites portes d’entrée vers la coopération.
10. Il vous épuise… mais c’est parce qu’il vous fait confiance
Paradoxalement, les enfants les plus intenses à la maison sont souvent ceux qui se montrent calmes dehors. C’était le cas de mon fils aîné : un bébé aux grands besoins, un petit garçon au tempérament vif, toujours en mouvement, souvent bruyant. Aujourd’hui, à presque 8 ans, il a toujours besoin de bouger, d’exprimer ses émotions fort… mais je n’ai jamais eu la moindre remarque à l’école ou dans le cadre de ses activités. Il respecte les règles, les autres, le cadre. Il sait où il peut tout lâcher : à la maison, avec nous. Et c’est bien là tout l’enjeu de cette période. C’est une preuve d’attachement immense. Oui, ça énerve parfois… souvent même. Oui, on perde patience. Mais rappelons-nous : nous sommes leur refuge. Et même si la journée a été dure, même s’il a hurlé, frappé, pleuré… c’est dans vos bras qu’il se sent en sécurité. Et ça, c’est précieux.
En résumé : reconnaître les signes pour mieux les vivre
Le terrible two, ce n’est pas un passage “contre vous”, c’est un passage en lui. Et si la question se pose, voir d’éviter le terrible two, l’enjeu est surtout d’accompagner cette étape plutôt que de chercher à l’effacer. Dire non à tout, pleurer pour une banane épluchée, changer d’avis toutes les trente secondes, s’accrocher à vos jambes ou s’opposer pour mettre ses chaussures : ces symptômes sont le reflet d’un besoin profond. Votre enfant affirme sa volonté, découvre ses émotions, cherche son autonomie… et c’est parfois bruyant, épuisant, déstabilisant.
Rappelez-vous : ces tempêtes sont des étapes normales de son développement, des signes qu’il grandit et qu’il construit sa personnalité. Votre rôle n’est pas d’éteindre chaque crise mais de poser un cadre clair, d’offrir un environnement adapté, et surtout d’être ce port d’attache où il peut déposer ses débordements en toute sécurité.
Chez Mioveli, on aime rappeler que derrière chaque “non” crié, chaque larme, chaque colère, il y a un immense travail invisible : celui de devenir soi.
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