Terrible two et sommeil : quand les nuits deviennent un casse-tête
2
|
Bébé (0-3 ans)
Le sommaire
Il est 21h passée. Vous pensiez qu’il dormait enfin, mais vous entendez encore des petits pas dans le couloir. Il réclame un verre d’eau, puis une histoire, puis il fond en larmes en vous voyant quitter sa chambre. Et vous, vous vous demandez pourquoi c’est si compliqué chaque soir… que faire avec le terrible two lorsqu’il perturbe le sommeil.
Chez Mioveli, on sait à quel point le sommeil devient un casse-tête pendant le terrible two. Et non, il n’y a pas une seule vérité mais il y a des pistes, des clés à tester, à adapter et peut-être un peu plus de paix à retrouver, soir après soir.
Ce que nous dit la science : dormir seul, un concept récent
Le cerveau humain est câblé pour dormir en sécurité avec ses figures d’attachement. Pendant des milliers d’années, les enfants ont dormi tout près de leurs parents, blottis contre eux, rassurés par leur souffle et leur chaleur. C’est encore le cas dans de nombreuses cultures à travers le monde. Et ce n’est pas qu’une question de coutume : c’est inscrit dans notre fonctionnement biologique. Notre cerveau, dès la naissance, est programmé pour rechercher la proximité la nuit car elle garantit la survie. L’idée qu’un tout-petit devrait faire ses nuits, seul dans une pièce séparée, est une construction récente — très occidentale, et pas toujours en phase avec les besoins réels de l’enfant.
Comme le rappelle Isabelle Filliozat, l’enfant ne fait pas exprès de pleurer pour repousser l’heure du coucher : il exprime ce qu’il ressent. Peur, solitude, besoin de contact. Ce n’est pas un apprentissage du sommeil qu’il rejette, c’est la brutalité de la séparation.
Jusque-là, vous pratiquiez peut-être le cododo ou vous restiez près de lui jusqu’à l’endormissement. Mais vous avez besoin de retrouver vos soirée, de récupérer des nuits complètes et on vous comprend ! Le soir, c’est parfois le seul moment pour vous, pour votre couple, pour simplement respirer un peu. Ce besoin-là aussi est légitime. Mais si de son côté, votre enfant vit cette séparation comme une détresse profonde, alors quoi qu’il en soit, il vaut mieux chercher ensemble une solution parce que si on force trop, les vases débordent… et tout le monde finit par s’épuiser.
Vous décidez qu’il est temps qu’il dorme seul, vous le rassurez en lui disant : “Tu es grand maintenant, tu peux y arriver » et votre enfant se laisse convaincre, il accepte. Mais au moment du coucher, les demandes s’enchaînent, il redevient bébé, il crie, retarde le moment.
La réalité ? Ce n’est pas lui qui a décidé. Finalement il subit un changement qu’il n’a pas choisi.
Ce qu’on peut faire :
Dormir quelques nuits avec lui si besoin
Rester près de lui jusqu’à l’endormissement
Lui parler, lui expliquer que c’est ok d’avoir peur
Lui dire qu’on est là, tout près, qu’on peut revenir si besoin. Le rassurer encore et encore, parce qu’il en a besoin pour se sentir en sécurité.
Le sommeil, un besoin… mais pas toujours accessible
Un enfant fatigué ne dort pas toujours facilement. C’est l’un des grands paradoxes de cette période. Les pleurs du soir, les refus de se coucher, les multiples réveils nocturnes ne sont pas des caprices : ce sont des appels.
À cet âge, votre enfant vit une véritable révolution intérieure. Son cerveau se développe à toute vitesse, ses émotions débordent, son besoin d’autonomie explose. Imaginez-vous apprendre à marcher, parler, gérer vos frustrations, comprendre les règles sociales et apprivoiser vos émotions… tout cela en même temps. Pas étonnant que l’endormissement devienne un défi.
Difficile à comprendre pourquoi il refuse de s’endormir alors qu’il est clairement épuisé. Mais qu’est ce qui provoque ces troubles du sommeil ? Peut-être est-ce la colère de ne pas avoir pu finir un jeu ? ou la frustration d’avoir partagé tous ses jouets à la crèche sans avoir eu un moment à lui ? Ce trop-plein d’émotions s’accumule et ressort, pile au moment du coucher.
Et parfois, ce n’est pas l’endormissement qui coince, mais les réveils nocturnes. Il s’endort paisiblement, puis se réveille en pleurant, réclame votre présence, dit avoir vu un monstre, ou reste éveillé longtemps sans parvenir à se rendormir. Ces réveils peuvent signaler un besoin d’attachement, un inconfort, ou une difficulté à différencier le réel de l’imaginaire — surtout si l’on a introduit trop tôt certaines histoires ou personnages inquiétants.
Dans ces moments, on accompagne avec la même bienveillance. On évite d’allumer la lumière, de trop parler ou de le sortir du lit. On garde une ambiance nocturne. On peut simplement s’allonger près de lui, poser une main rassurante, lui murmurer qu’on est là. Et c’est là que le choix du lit prend tout son sens (on en parle plus bas).
Ces débordements émotionnels ne sont pas dirigés contre vous. Ils traduisent un sentiment d’abandon, une angoisse face à la séparation ou simplement la digestion d’une journée trop riche. Face à ça, il a besoin de réassurance, pas d’autorité.
De combien d’heures de sommeil votre enfant a-t-il besoin ?
Avant même de parler d’endormissement, il est utile de rappeler les besoins moyens en sommeil des enfants. Entre 1 et 2 ans, un enfant a généralement besoin de 11 à 14 heures de sommeil par 24h. Cela inclut une sieste d’environ 1 à 2 heures en journée, et un temps de nuit autour de 10 à 12 heures. Mais ce ne sont que des repères : chaque enfant est unique.
Le besoin de sommeil dépend de nombreux facteurs : son tempérament, son niveau d’activité, la qualité de ses journées, la qualité de son sommeil, la stimulation vécue, son alimentation, son état émotionnel… et l’environnement dans lequel il évolue. Certains enfants auront besoin d’un peu plus, d’autres un peu moins. L’essentiel est d’apprendre à observer son propre enfant — et non de viser une norme fixe.
Âge
Besoin de sommeil / 24h
0 à 3 mois
14 à 17 h
4 – 11 mois
12 à 16 h
1 – 2 ans
11 à 14 h
3 – 5 ans
10 à 13 h
6 – 12 ans
9 à 12 h
13 – 18 ans
8 à 10 h
Et si ce n’était qu’une question de rythme ?
La mélatonine (hormone du sommeil) n’obéit pas à notre volonté. Imposer à un enfant de dormir à 20h alors qu’il n’a pas sommeil revient à se forcer à dormir en plein décalage horaire. Résultat : frustration, résistance et crise.
Oui, 20h c’est pratique mais c’est une construction sociale française, liée à nos rythmes de vie, pas au besoin biologique de votre enfant.
Si on observait plutôt ses signes de fatigue ?
Se frotte les yeux ?
Devient grognon sans raison ?
S’accroche à vous sans vous lâcher ?
Réclame son doudou, sa tétine ?
Alors, c’est le moment. Pas besoin d’imposer une heure fixe. Mieux vaut saisir le bon moment pour lui.
Si la sieste perturbait le coucher ?
Et parfois, il ne s’endort pas… parce que la sieste a été trop longue, ou trop tardive. Le rythme de la journée influence énormément l’endormissement du soir. Essayez de proposer la sieste un peu plus tôt, ou d’en réduire la durée si vous constatez que les couchers deviennent trop tardifs. Bien sûr, chez Mioveli, on n’aime pas trop l’idée de réveiller un enfant. Mais si la sieste empiète trop sur le soir, cela peut devenir nécessaire. Dans ce cas, privilégiez un réveil en douceur : des câlins, un moment calme ensemble.
L’utilisation d’une horloge 24h, comme celle que nous proposons chez Mioveli, afin d’offrir à votre enfant un repère visuel qui l’aide à comprendre où il en est dans sa journée. Une horloge lui permettra de visualiser ce qui arrive après la sieste, ce qui l’attend encore avant la nuit. Cela l’aide à anticiper les étapes, et rend la suite de la journée plus fluide… jusqu’au coucher.
Besoin de sommeil… ou d’autre chose ?
Votre enfant est fatigué, c’est certain. Mais il pleure à chaque coucher. Que se passe-t-il pour lui ?
Vous avez peut-être été « ensemble » toute la journée mais à courir partout, pas vraiment connectés. Votre lui, il ressent ce manque et au moment de se coucher, il explose.
Peut-être qu’avant de s’endormir, il a besoin d’autre chose :
D’un câlin sans distraction, une reconnexion. Votre enfant a besoin de se déposer dans vos bras avant de lâcher prise,
D’un moment de jeu libre qu’il n’a pas eu, au calme, un jeu rien que pour lui,
D’un espace où exprimer ce qu’il a retenu pendant la journée, durant un moment de lecture qui porte sur les émotions par exemple
De boire, mon fils ainé, 8 ans, a besoin de boire systématiquement avant d’aller se coucher et ça depuis des années mais je l’ai identifié comme un besoin primordiale que tard, après avoir lâché l’idée qu’il ne chercher qu’à repousser l’heure du coucher,
Le rituel du coucher : un repère rassurant
Le rituel, c’est ce petit fil conducteur qui dit “tu es en sécurité”. Mais attention, il y a rituel et rituel. Répéter les mêmes gestes chaque soir, toujours dans le même ordre, c’est déjà structurant. Mais chez Mioveli, on propose d’aller un peu plus loin : offrir à votre enfant un véritable cadre d’apprentissage pour ressentir ses propres signes de fatigue.
Mioveli : bien plus qu’un rituel, un véritable apprentissage
L’idée, c’est d’amorcer un sas de transition, environ une heure avant le coucher, selon vos possibilités — sans pression. On adapte l’environnement pour créer les conditions du calme : l’excitation du bain est passée, on enfile une tenue agréable, la chambre est rangée et fraîche – autant qu’on puisse du moins en temps de canicule -, la lumière est douce mais suffisante pour jouer tranquillement. Le bruit ambiant diminue. Et on propose uniquement des activités calmes, avec peu de mouvements. À ce moment-là aussi, il peut être utile de proposer à votre enfant l’horloge 24h. Un repère visuel précieux, notamment en été, lorsque la lumière du soir rend plus floue la frontière entre jour et nuit.
L’enfant peut alors commencer à ressentir les signes de fatigue : paupières lourdes, gestes moins précis, besoin de contact. C’est le moment où le parent, attentif, peut verbaliser : “Tu te frottes les yeux, je crois que tu es fatigué.” Puis proposer de venir lire une histoire, ou prendre son biberon, selon vos habitudes.
Ce temps-là n’est pas du temps “perdu”. C’est un espace d’apprentissage précieux où votre enfant apprend, peu à peu, à se réguler.
Un lit au sol pour aller dormir librement
Le lit Montessori, c’est un couchage placé tout du sol, sans barreaux ni structure haute : parfois un simple matelas, souvent un petit cadre de bois qui permette à votre enfant de se coucher et de se lever seul. Chez Mioveli, on le recommande dès le plus jeune âge, pour favoriser l’autonomie et offrir à votre enfant une vraie liberté de mouvement, y compris au moment du coucher.
Maria Montessori elle-même insistait sur l’importance de l’environnement dans le développement de l’enfant. Un lit accessible, à sa hauteur, est une façon concrète de respecter ce principe. Il ne s’agit pas seulement d’éviter les barreaux : il s’agit de transmettre une confiance.
La discipline est fondée sur la liberté ; elle doit nécessairement être active. […] Nous appelons discipliné un individu qui est maître de lui-même et qui peut, par conséquent, disposer de lui là où il faut suivre une règle de vie.
Maria Montessori
La découverte de l’enfant
Et non, cela ne veut pas dire que votre enfant va sortir sans cesse de son lit ou faire n’importe quoi. Si c’est ce qu’il a connu depuis toujours, il n’y a pas de notion de « liberté retrouvée ». Il ne s’agit pas d’une porte qui s’ouvre d’un coup mais d’un accès permanent, naturel, qui fait partie de son quotidien.
Un lit au sol, dans une chambre calme, préparée, c’est une invitation à aller se reposer quand le besoin se fait sentir. Une petite étincelle d’autonomie en plus, dans une journée souvent bien chargée.
Ce que vous devez retenir
Il n’existe pas de solution magique mais des clés, oui. À adapter selon vous, selon votre enfant, selon vos nuits :
Le sommeil est une séparation, pas juste une routine
Il a besoin d’un cadre rassurant mais aussi de votre proximité
Le coucher n’est pas qu’une question d’horloge : ses signes de fatigue sont vos meilleurs repères
Le rituel est un véritable sas d’apprentissage : il prépare au calme, sans pression
L’environnement joue un rôle clé : lumière, ambiance, température… tout compte
Le lit Montessori permet une transition douce et autonome vers le sommeil
Les siestes aussi méritent des ajustements pour ne pas perturber la nuit
L’horloge 24h l’aide à se situer dans sa journée, même en été
Rassurez-le encore et encore : il ne cherche pas à manipuler, il cherche à se sécuriser
Ce qui fonctionne un soir ne fonctionnera peut-être pas le lendemain. On teste, on adapte, on s’ajuste… et on avance ensemble
Le cododo empêche-t-il l’autonomie ?
Non. La proximité régule et peut servir de pont vers l’autonomie. Si vous souhaitez y mettre fin, vous pouvez tester une sortie progressive : rester jusqu’à l’endormissement, puis main posée → chaise près du lit → sortie de la chambre. Ce n’est pas une science exacte : ajustez selon votre enfant, le moment et votre contexte — c’est une piste, pas une règle.
Quelle est l’heure idéale de coucher ?
Il n’y en a pas. On vise la fenêtre d’endormissement en suivant les signes de fatigue (yeux qui piquent, ralentissement, besoin de contact) ; si la fenêtre est manquée, on décale légèrement plutôt que de forcer.
Avec un lit Montessori au sol, il va se relever tout le temps ?
Faites confiance : introduit tôt, il n’y a pas de “liberté retrouvée”, juste une liberté apprise dans une chambre préparée (sécurisée, peu stimulante) avec un raccompagnement discret et constant. Cette liberté apprise devient rapidement autonomie.
Il se réveille en criant “J’ai peur, il y a un monstre !”
On rassure sans débattre, on garde une ambiance nocturne (peu de mots, veilleuse chaude). Dans l’approche Montessori, on évite d’introduire l’imaginaire (contes fantastiques, monstres) avant 6–7 ans pour ancrer l’enfant dans le réel. De façon générale — et particulièrement avant 6–7 ans — on préfère des histoires et images non anxiogènes, surtout le soir.
Les écrans le soir, ça joue vraiment ?
Oui : lumière et excitation retardent l’endormissement. On coupe au moins 1 h avant, on propose des jeux calmes et une lumière douce.