Jumeaux en train de jouer, un enfant pleure.

Deux tout-petits qui s’affirment au même moment, c’est beaucoup d’amour… et pas mal de sport. On ne cherche pas la maison parfaite ni des enfants zen 24/7 : on vise du vivable, du clair, du simple. Et on se rappelle qu’un calme imparfait mais contagieux vaut mieux qu’un parent à bout. On y va pas à pas, version Montessori et parentalité positive, surtout quand on se demande quoi faire pendant le terrible two.

L’essentiel : choisir ses combats

Vous ne pourrez pas tout tenir, tout le temps, et c’est très bien comme ça. L’idée, c’est de garder le cap sur ce qui compte (sécurité, respect des personnes, quelques repères qui structurent la journée) et de lâcher ce qui n’abîme rien : la cape de super-héros au petit-déj, les chaussettes dépareillées, la cuillère « pas de la bonne couleur ». Quand vous hésitez, demandez-vous : est-ce que c’est vital… ou juste pas “comme j’avais imaginé” ? Cette petite bascule allège vite l’ambiance, surtout dans cette période d’opposition où dire non est un sport national.

Des routines qui rendent acteurs

Pour éviter de répéter vingt fois la même chose, donnez à chacun sa routine visuelle, à hauteur. Un simple chemin de pictos ou un petit « bonhomme » à déplacer étape par étape suffit : votre aîné peut préférer se brosser les dents puis jouer, quand son frère aime s’habiller puis aider à mettre la table — chacun suit le rythme qui lui convient tout en avançant vers le même objectif. Glissez des mini-rôles valorisants (chef du minuteur, gardien des livres du soir) : on participe, on sait quoi faire, vous parlez moins, ça roule mieux et ça aide à gérer les émotions du soir.

Soutien des émotions ×2 (éviter l’embrasement)

Quand l’un démarre fort, l’autre suit souvent par effet miroir. On change le scénario : vous nommez ce que vous voyez (« tes mains serrent fort, ta voix monte, tu es très fâché parce que tu voulais encore jouer ») et vous invitez le second à devenir co-pilote, pas spectateur affolé : « À ton avis, il est plutôt fâché ou triste ? Qu’est-ce qu’on peut proposer : un câlin, respirer, un verre d’eau ? » Une météo des émotions (roue ou cartes) posée au mur aide chacun à pointer « où il en est », comprendre les émotions, exprimer sa colère. On décrit, on respire ensemble trois fois, on propose un tout petit pas (boire, souffler, recommencer calmement) : souvent, ça suffit pour calmer et réguler sans punition.

Désynchroniser les étapes de la journée

Partager tout, tout le temps, c’est pratique pour nous… et fatigant pour eux. Par moments, mieux vaut séparer les temps : pendant que l’un prend son bain, l’autre joue près de vous ; on inverse ensuite. Même idée pour la mise en pyjama ou le retour du parc. Ça limite l’effet miroir des crises de colères et offre à chacun un petit tête-à-tête régulier, sans en faire une règle absolue. Astuce si vous sortez de la crèche ou de chez la nounou : prévoyez, si vous le pouvez, un sas doux avant la maison, comme une sortie au parc.

Un environnement préparé… pour deux

Moins de points de friction, plus d’autonomie. Doublez seulement les essentiels stratégiques (deux pichets, deux brosses, deux tabliers), et créez plusieurs endroits plutôt qu’un unique coin pris d’assaut : un endroit pour verser, un autre pour les livres, un autre près de l’entrée pour s’habiller. Pour la gestion du partage des jouets, un sablier posé à vue évite les négociations sans fin : on regarde le sable, on annonce le passage, on passe le relais.

Quand deux colères éclatent en même temps

Priorité sécurité : on bloque calmement ce qui blesse (mordre, jeter), on écarte, on protège. S’il y a deux adultes, chacun prend un enfant quelques minutes, puis on se retrouve. Seul·e avec deux ? Donnez à celui qui attend un petit panier d’attente (livre à toucher, puzzle simple) et dites-lui clairement : « Je m’occupe de ton frère, je reviens vers toi dès que j’ai fini ; tu peux feuilleter ce livre en m’attendant. » Ensuite, vous inversez. Idée : un reset express pour tout le monde aille bien : ouvrir la fenêtre, boire une gorgée d’eau, trois grandes respirations dans le jeu du « ballon qui se gonfle ».

Pensez à vous (oui, vraiment)

Votre énergie est le moteur de la maison. Prévoyez de minuscules sas dans la journée : cinq minutes d’air, un message vocal à une amie, une boisson chaude qu’on boit assise. Cherchez du relais quand c’est possible, et baissez l’ambition du menu ou du ménage les jours de houle : on fait simple, on fera mieux demain. Et si la culpabilité vous envahie, que vous perdez patience, rappelez-vous : vos enfants n’ont pas besoin d’un parent parfait ; ils ont besoin de vous.

Ce qu’il faut retenir

  • On ne gagne pas toutes les batailles : on choisit ses combats pour préserver l’essentiel.
  • Des routines visuelles pour chacun qui rendent vos enfants acteurs et vous épargnent des redites.
  • Soutien des émotions ×2 : on nomme, on respire, on transforme le frère/la sœur en allié, avec une météo des émotions à portée d’yeux.
  • Désynchroniser certains moments évite les crise de rage en écho.
  • Un environnement préparé pour deux (quelques doublons, plusieurs endroits) réduit la compétition et apaise les fins de journée.
  • Votre calme imparfait mais contagieux reste votre meilleur outil.

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Sabrina

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