Le nom « terrible two » laisse croire que tout commence à 2 ans, pourtant vous pouvez observer des réactions émotionnelles bien avant : autour de 12–18 mois, votre enfant s’affirme, veut faire seul, se fâche quand l’environnement le freine. Chez Mioveli, on préfère parler d’« affirmation de soi » plutôt que de « crise » ; du point de vue Montessori, ce que vous vivez est souvent le signe de besoins profonds et de périodes sensibles qui se réveillent tôt. L’objectif ici est simple : répondre à votre question sans digresser vers les solutions (oui, des prémices du terrible two peuvent apparaître avant 2 ans) ; les âges clés du terrible two aident à situer le début, le pic et la fin.
Pourquoi le nom « terrible two » nous piège
Le terme a l’avantage d’être clair et de rassurer les adultes qui aiment mettre un âge sur les étapes, mais il réduit une réalité beaucoup plus fluide : le développement n’obéit pas à un calendrier scolaire. Du côté Montessori, on parle de périodes sensibles : de vraies fenêtres pendant lesquelles certains besoins deviennent impérieux, comme l’ordre, le mouvement, la répétition, la coordination œil-main. Ces fenêtres ne s’ouvrent pas toutes à 24 mois exactement, certaines démarrent dès la première année et se prolongent ensuite, ce qui explique que les « grandes émotions » puissent surgir dès 12, 13 ou 14 mois.
Un autre facteur change tout : la marche et la liberté des mains. À partir du moment où votre enfant peut atteindre, porter, ouvrir, grimper, il peut aussi rencontrer plus souvent une limite ; ainsi l’écart entre ce qu’il veut faire et ce qui est possible de faire tout de suite s’agrandit et la phase d’opposition aussi. Parler d’« affirmation de soi » devient alors plus juste que « terrible two », parce que ce que vous voyez ce sont des essais répétés pour comprendre le monde et prendre sa place.
Des signes peuvent apparaître avant 2 ans
Ce que dit le développement (12–18 mois)
Entre 12 et 18 mois, l’élan d’agir est au maximum : votre enfant veut transporter, vider, remplir, ouvrir et refermer, répéter encore et encore. La volonté au sens « adulte » n’est pas installée, c’est plutôt une force vitale qui pousse à faire, à recommencer, à vérifier, ce qui explique des « non » très francs et des montées de colère rapides quand l’adulte interrompt ou quand la tâche résiste.
Le langage suit son rythme : votre enfant utilise encore peu de mots pour exprimer ses frustrations et ses émotions ; le corps parle fort et cela déborde plus facilement. Enfin, les tempéraments diffèrent vraiment : certaines personnalités expriment tout très tôt et très intensément alors que d’autres avancent par petites touches.
Périodes sensibles concernées
• Ordre : votre enfant a besoin que les choses soient « à leur place », que les routines se répètent dans le même ordre, que l’environnement reste prévisible ; quand quelque chose dévie, une réaction de colère peut survenir parce que l’ordre interne vacille.
• Mouvement et coordination : il veut marcher, grimper, s’accroupir, mettre-retirer, transvaser ; l’élan de « faire pour de vrai » peut le mettre en colère quand on l’interrompt brusquement.
• Langage en construction : l’intention est claire pour lui, l’expression l’est moins pour vous ; ce décalage peut amplifier pleurs et cris.
Très tôt, j’ai senti cette affirmation de soi chez mon fils. Le lecteur DVD était à sa hauteur, lorsqu’il appuyait le tiroir s’ouvrait et le CD sortait, ce qui le fascinait immédiatement. Moi, j’avais peur qu’il se coupe avec le bord du disque et peur aussi qu’il abîme le matériel car lorsqu’il essayait de le remettre, il visait mal, je craignais qu’il le raye. Il y avait aussi la règle de société qui me semblait non négociable : « ce n’est pas un objet pour les enfants ». Dès que je l’éloignais de l’appareil, il piquait une colère. Avec le recul, je vois à quel point il voulait simplement comprendre le mécanisme et exercer sa main « pour de vrai ».
Il y a aussi quelque chose de plus subtil : accepter cette affirmation de soi à 12 mois n’est pas évident. Dans la famille, beaucoup ne prennent pas ces réactions au sérieux parce que, dans l’imaginaire collectif, « à cet âge ce sont encore des bébés » ; on résume vite cela à un mauvais comportement ou à des caprices. Nous, parents, on met parfois du temps à analyser ce qui se joue réellement, tant l’écart est grand entre ce que l’on ressent — protéger, anticiper, garder les objets intacts — et ce que votre enfant ressent — explorer, recommencer, vérifier.
Accepter cette affirmation de soi à 12 mois, pas toujours évident
Dans l’entourage, beaucoup ne prennent pas ces réactions au sérieux parce que, dans l’imaginaire collectif, « à cet âge ce sont encore des bébés » ; on résume vite cela à un mauvais comportement ou à des caprices.
Nous, parents, on met parfois du temps à analyser ce qui se joue réellement, tant l’écart est grand entre ce que l’on ressent — protéger, anticiper, garder les objets intacts — et ce que votre enfant ressent — explorer, recommencer, vérifier.
Ce qu’il faut retenir
Dire « terrible two » fige une date, alors que la réalité est plus souple : chez certains, l’affirmation de soi s’invite avant 2 ans, portée par les périodes sensibles, la marche et l’envie de faire pour de vrai. La réponse à votre question est donc claire : oui, des signes proches du « terrible two » peuvent apparaître à 12, 13 ou 14 mois, sans que cela soit anormal ni inquiétant en soi. Ce début plus précoce tient à la dynamique propre de chaque enfant : tempérament, rythme d’acquisitions, contexte du quotidien. L’important, pour comprendre ce que vous observez, est de garder en tête cette variabilité au niveau du développement : il n’existe pas une “bonne” date, mais une fenêtre qui s’ouvre plus tôt chez certains et plus tard chez d’autres.
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