Phase bien connue des parents, le terrible two correspond à une période de forte opposition chez le jeune enfant. Si ses manifestations sont éprouvantes, cette étape a une fin. Mais quand ? Les repères d’âge du terrible two (début, pic, fin) aident à situer cette étape et à comprendre pourquoi sa durée varie. Et comment la reconnaître ? Voici les éléments clés pour comprendre la sortie de cette phase.
Une durée variable mais des repères clairs
Le début : généralement entre 18 et 24 mois
Alors pourquoi “two”, si ça commence souvent vers 18 mois ?
Parce que les 2 ans marquent un pic, une zone de turbulence. Et ce n’est pas une coïncidence : vers 2 ans, le cerveau est en pleine ébullition. Le cortex préfrontal, encore immature, n’est pas capable de gérer les émotions comme le ferait un adulte. Tandis que l’amygdale, elle, réagit très fort. L’enfant ressent tout, très intensément, mais n’a pas encore les outils pour comprendre ou apaiser ce qu’il vit.
Catherine Gueguen l’explique très bien : ces réactions sont physiologiques, naturelle. C’est une étape de construction et comme toute construction, c’est parfois bruyant, chaotique… mais fondamental.
La fin : vers 3 ans, selon les enfants
L’apaisement ne tombe pas du ciel, il s’installe petit à petit. En général, autour de 3 ans, on commence à sentir un changement. Les tempêtes s’espacent, l’opposition perd en intensité, les « non » systématiques laissent parfois place à des compromis. Et puis surtout, les mots prennent le relais : au lieu de crier ou de taper, votre enfant commence à dire « je veux pas », « je suis fâché », « j’ai pas envie ». Et ça change tout.
Ce n’est pas une bascule nette, ni une règle fixe. Certains enfants traversent cette phase plus vite, d’autres prennent un peu plus de temps. Ce qu’il faut retenir, c’est que ce n’est pas vous qui faites mal les choses si ça dure plus longtemps. C’est simplement que chaque enfant a son propre tempo.
Il y aura encore des jours sans, des colères, des crises. Mais elles sont moins fréquentes, plus compréhensibles, plus courtes aussi. Souvenez-vous : le développement de votre enfant n’est pas un escalier mais une vague.
Ce qui influence la fin de cette phase
Tous les enfants ne sortent pas du terrible two au même âge. Il y a des repères, mais aussi des facteurs individuels qui expliquent pourquoi cela peut durer plus ou moins longtemps.
- La maturité émotionnelle
Chaque enfant apprend à réguler ses émotions à son rythme. Certains trouvent vite des stratégies pour se calmer, d’autres vivent chaque émotion avec une intensité débordante. Dans ces cas-là, le chemin est plus long : il faut plus de répétitions, plus de présence de l’adulte pour apprendre à se poser. Ce n’est pas une question de caprice, mais bien de maturité qui s’installe progressivement. - Le langage
Pouvoir dire “je suis fâché” ou “encore un gâteau” au lieu de se jeter par terre, c’est une étape décisive. Mettre des mots permet de sortir du “tout-corps, tout-émotion” pour entrer dans la communication. Mais attention, ce n’est pas une baguette magique : certains enfants parlent tôt et vivent malgré tout de grandes tempêtes. Le langage aide, mais il ne fait pas tout. - L’environnement
Un cadre clair, sécurisant et prévisible apaise. Quand l’enfant sait ce qui l’attend, il n’a pas besoin de s’opposer en permanence. Des repères simples comme une routine stable ou une horloge 24h adaptée à son âge peuvent l’aider à se situer dans le temps et à se sentir acteur de sa journée. Et n’oublions pas que l’environnement, c’est aussi vous : un parent qui garde un ton calme et pose un cadre sans se laisser emporter offre un modèle puissant. - Le tempérament
Certains enfants sont plus sensibles au manque de sommeil, d’autres ont un besoin vital de mouvement, d’autres encore réagissent à tout avec intensité. Ce n’est ni “mieux” ni “pire”, c’est leur manière d’être. Cela influence forcément la durée et la forme du terrible two, mais toujours dans les limites d’un développement normal.
Comment reconnaître que le terrible two s’apaise ?
Moins de crises
Les colères s’espacent, sont moins imprévisibles. Et désormais, on arrive à comprendre ce qui les déclenche : un refus, une frustration, une transition mal préparée. Nous aussi, on a grandi. On les comprend mieux maintenant — et souvent, ça change tout.
Des mots à la place des cris
Entendre “je suis fâché” au lieu de voir son enfant se jeter par terre, c’est un grand soulagement. Et un signe que la maturation émotionnelle est en route.
Un début de coopération
Il accepte parfois de mettre ses chaussures. Il propose même de vous aider à ranger les jouets. Il y a un “oui” là où avant, il n’y avait que des “non”.
Une meilleure tolérance à la frustration
Vous dites non pour un deuxième biscuit. Il râle, mais il ne pleure pas. Il boude un peu, puis passe à autre chose. Ça aussi, c’est une grande étape.
L’apparition de l’empathie
Il vous voit triste, il vous tend son doudou. Il voit un copain tomber, il le console. Il commence à sentir les émotions des autres — et c’est beau à voir.
Ce qu’on peut mettre en place pour accompagner cette sortie
Renforcer les repères
Routines, rituels, temps calmes avant les transitions : tout ce qui structure la journée aide l’enfant à se sentir en sécurité. Et quand on est en sécurité, on n’a pas besoin de crier pour exister.
Offrir du choix
“Tu veux mettre ton pull maintenant ou après avoir brossé les dents ?” Ce n’est pas « céder aux caprices ». C’est offrir un cadre souple dans lequel il peut s’affirmer sans se battre.
Garder un cadre clair
Les choses non négociables (la sécurité, le respect de l’autre, les horaires de base) doivent rester solides. C’est ça aussi qui rassure l’enfant : savoir jusqu’où il peut aller, sans devoir tester en permanence.
Valoriser ses efforts
Votre enfant a essayé de se calmer, il a demandé au lieu de hurler, il a partagé son jouet. On souligne : “je vois que tu as attendu ton tour, c’était difficile et tu y es arrivé.” Il n’a pas seulement besoin qu’on célèbre ses réussites. Il a besoin qu’on remarque ses efforts, même quand c’est encore difficile. Qu’on valorise le chemin, les tentatives, les petits pas. Parce que c’est là que tout se construit.
Ce qu’il faut retenir
Le terrible two n’est pas éternel. Il s’apaise, peu à peu. On avance sur la vague du développement : entre régressions et élans. On sort du tunnel ensemble, un jour après l’autre. Et à chaque pas, vous lui apprenez quelque chose de précieux : qu’il a le droit de ressentir, de s’exprimer, mais aussi de vivre avec les autres, dans le respect, la coopération, et la confiance.
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