À 5 ans, beaucoup de familles décrivent un premier vrai palier d’accalmie après la période 2–4 ans — avec, bien sûr, encore quelques cris, pleurs, frustrations. On entend même des surnoms comme Fantastic Five encore notre besoin d’étiquettes rassurantes. Alors, est-ce encore le « terrible two »… ou autre chose ? Pour s’y retrouver, les âges clés du terrible two aident à situer le début, le pic et la fin de cette phase, et à comprendre pourquoi la durée varie selon les enfants. À la lumière de Montessori, 5 ans se situe en plein cœur du cycle 3–6 : votre enfant perfectionne ce qu’il a construit avant 3 ans — langage, mouvement, autonomie — et affine sa vie sociale. On a toujours cette impression de « vague », différente de celle des 18–24 mois, mais tout aussi riche.
Fin de cycle 3–6 : volonté, maîtrise et précision
À cet âge, votre enfant gagne en maîtrise de lui-même : gestes plus précis, pensée qui s’ordonne, désir de « bien faire ». On pourrait dire qu’il tient mieux son cap : il comprend davantage pourquoi une règle existe et commence à s’y appuyer pour se guider, pas seulement parce qu’on le lui demande. Les tensions qui surgissent ressemblent donc davantage à des négociations bien ficelées qu’à la phase d’opposition qu’on a connu.

Vie sociale, école et sens de la justice
En grande section, sa troisième année de maternelle, la vie de groupe prend une autre dimension : jeux à règles plus longues, équipes qui s’organisent, invitations et “clubs” de récréation. Votre enfant ne fait plus que découvrir les codes, il cherche à les orchestrer : qui commence, combien de tours, quelle variante on adopte, et surtout si tout le monde respecte l’accord. Il compare, il argumente avec une mémoire plus sûre — « tu avais dit que… » — et il propose des ajustements pour que la partie lui semble cohérente. Quand il “tire” sur la règle, ce n’est pas pour provoquer, c’est pour comprendre sa portée et défendre sa place au sein du groupe. Vu de l’extérieur, cela peut ressembler à une opposition qui revient souvent ; en réalité, c’est l’exercice quotidien de la vie collective à 5 ans : organiser, négocier, accepter parfois de perdre, tout en gardant le sentiment d’exister.
Un quotidien encore « en vagues »
À 5 ans, la période est globalement plus douce et plus stable, et beaucoup de familles la vivent comme un vrai souffle d’air ; pourtant, des crises peuvent surgir aux moments charnières, lorsque l’on passe d’un cadre à un autre : quitter la garderie alors qu’il voulait encore montrer sa construction, glisser du jeu au bain, enchaîner goûter–jeu calme–dîner alors qu’il s’était imaginé une autre séquence. Comme à 4 ans, il se fabrique un plan en plusieurs étapes — à 5 ans il est simplement plus précis — et quand l’ordre prévu est bousculé, la colère peut remonter brièvement.
Pourquoi on dit encore « terrible two » à 5 ans
À 5 ans, vous reconnaissez parfois des scènes « déjà vues » — un non très net, une négociation sans fin, une montée d’émotion liée à une contrariété au moment d’une transition — et notre cerveau de parent cherche un mot connu : « terrible two ». Cette étiquette reste parce qu’elle est pratique et partagée entre parents, mais elle mélange des réalités différentes. À 2 ans, votre bébé traversait des crises terribles, pouvait se montrer agressif alors qu’à 5 ans, ce qui se passe renvoie surtout à une volonté qui s’affirme, à un langage puissant et à une vie de groupe qui compte de plus en plus ; la forme peut rappeler les 2 ans, le moteur n’est plus le même. Parler de « saison des 5 ans » ou d’« affirmation de soi » permet de nommer ce que vous vivez sans confondre les étapes.
Ce qu’il faut retenir
Globalement, 5 ans est une période plus sereine : votre enfant aime « bien faire », comprend mieux les règles et gagne en précision, ce qui change la qualité du quotidien. Oui, il peut rester des excès de colère, des comportements agressifs — surtout aux moments charnières — et c’est souvent là que l’on pense au « terrible two » par réflexe ; pourtant, ce que vous traversez appartient à la dynamique du 3–6 ans, où la parole, la volonté et la vie sociale prennent de l’ampleur. Autrement dit : il peut y avoir des airs de déjà-vu, mais non, à 5 ans ce n’est plus le terrible two ; c’est une étape à part entière, généralement plus douce, qui prépare la suite avec confiance.
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