Vers 2 ans, votre enfant se transforme… et ce n’est pas (toujours) de tout repos ! Vous l’avez peut-être déjà entendu : “Oh, c’est normal, c’est l’âge, tous les bébés ont ces troubles…”. Oui, mais concrètement, que se passe-t-il vraiment autour de 2 ans ? Entre les colères, les “non” à répétition, les crises en public et ce réflexe parfois de mordre quand la frustration est trop forte, vous avez parfois l’impression de ne plus reconnaître votre enfant. Rassurez-vous, c’est une étape naturelle, universelle… et surtout passagère. On vous explique tout, sans jargon et avec bienveillance.

C’est quoi le “terrible two” ?

C’est une phase du développement de l’enfant qui débute souvent vers 18 mois et peut durer jusqu’à ses 3 ans. À cette période, son cerveau explose littéralement de connexions neuronales : il développe à toute vitesse ses capacités d’autonomie, de langage, mais aussi de gestion émotionnelle. Son cortex préfrontal – cette zone du cerveau qui aide à réfléchir, à contrôler ses gestes et à gérer ses émotions, – encore en pleine maturation ne lui permet pas encore de réguler ses impulsions ni de canaliser ses émotions avec stabilité.
Pour situer concrètement cette étape, les repères d’âge du terrible two (16, 18, 20 mois…) permettent d’anticiper les besoins et d’ajuster l’accompagnement.

Et ça fait beaucoup d’un coup ! L’enfant se découvre, affirme sa volonté propre (“Non !”), teste les limites, cherche à exister par lui-même. Il ne “fait pas exprès” de vous défier : il se construit. Comme le rappellent les travaux de Catherine Guéguen sur les neurosciences affectives, cette période est marquée par une grande immaturité cérébrale et un afflux d’hormones, qui rendent ses réactions émotionnelles souvent explosives.
Concrètement, on reconnaît cette étape à plusieurs signes du terrible two observables au quotidien.

Plus vous l’accompagnez avec respect, plus vous l’aidez à poser les bases de sa future confiance en lui.

Le rôle crucial du langage dans cette période

Imaginez qu’on vous demande de faire un puzzle sans vous donner l’image complète. C’est un peu ce que vit l’enfant : il comprend énormément de choses, mais n’arrive pas encore à tout exprimer. Cette frustration génère des pic de colères, des pleurs ou de l’agressivité, parfois impressionnants..

À cet âge, le mot “non” devient un outil puissant : c’est l’un des premiers qu’il maîtrise, et il lui donne une sensation de contrôle. Pour l’aider, on peut introduire des gestes associés à la parole, des routines verbales rassurantes ou tout simplement verbaliser à sa place ce qu’il ressent.

Le sommeil, impacté par le terrible two

Et le soir, rebelote. L’enfant a du mal à s’endormir, se réveille la nuit, pleure sans raison apparente… Ce n’est pas une terreur nocturne, c’est souvent une surcharge émotionnelle. Il revit les tensions de la journée, comme un petit cerveau qui mouline encore et encore.

Lui offrir un cadre prévisible, des rituels doux, une lumière tamisée, une histoire répétée chaque soir… Ce n’est pas “trop en faire”, c’est juste ce qu’il lui faut pour se sentir en sécurité.

Et si ce n’était pas (seulement) un terrible two ?

Parfois, ce qu’on interprète comme une “crise” cache en fait un besoin non comblé. Il a peut-être faim, sommeil, ou vit une séparation difficile à la crèche. Il peut aussi être hypersensible, ou traverser une période de grand changement (naissance, déménagement…).

Si les colères sont très fréquentes ou intenses, n’hésitez pas à en parler à un professionnel. Ce n’est pas dramatique, c’est prévenant.

Combien de temps dure cette fameuse “crise” ?

Les âges clés du terrible two (début, pic, fin) aident à situer cette étape et à comprendre pourquoi la durée varie d’un enfant à l’autre. La bonne nouvelle : c’est temporaire. En général, cela commence vers 18 mois et se calme aux alentours des 3 ans. Mais attention, ce n’est pas une ligne droite : il y a des pics, des périodes plus calmes, des retours en arrière. Chaque enfant avance à son rythme, avec des étapes qui lui sont propres.

Certains enfants semblent traverser cette période plus intensément que d’autres. Cela ne veut pas dire qu’ils “ont un problème” : ils peuvent simplement être plus sensibles, plus réactifs à ce qui les entoure, ou exprimer plus fort ce qu’ils ressentent. D’autres, moins à l’aise avec les mots, vont vivre leurs émotions avec leur corps : ils crient, tapent, s’effondrent. Ce n’est pas un écart, c’est leur façon — encore maladroite — de dire “je ne vais pas bien”.

L’environnement peut amplifier le terrible two

Votre enfant grandit dans un monde très bruyant : écrans allumés partout, rayons de supermarchés saturés, stimulations à la chaîne… Et les temps calmes ? Rares. Pourtant, ils sont essentiels pour se recentrer et digérer les émotions.

Ajoutez à cela des parents fatigués, pressés, sur-sollicités… Le cocktail est explosif. Ce n’est pas votre faute, c’est la société moderne. Mais prendre conscience de tout cela, c’est déjà un premier pas.

Le rôle des parents : être un phare, pas une tempête

Un enfant qui pleure a besoin d’un parent qui ne crie pas plus fort que lui. Facile à dire, hein ? Et pourtant, dans ces moments, vous êtes son point de repère. Rester calme (même intérieurement en ébullition), c’est ce qui l’apaise.

C’est tout l’enjeu de la parentalité positive : garder le lien, même au cœur de la tempête. Être ce socle d’attachement sécurisant, capable de tolérer la frustration,  la sienne, comme celle de votre enfant. C’est ce que propose par exemple Isabelle Filliozat dans son best-seller*“J’ai tout essayé”*, devenu une référence en matière d’éducation non violente. On n’y cherche pas des recettes magiques, mais des pistes concrètes pour savoir comment réagir avec bienveillance et fermeté.

Vous n’avez pas à tout solutionner. Juste être là, présent, solide, aimant, même quand c’est difficile. Et ça change tout.

Comment gérer une crise de son enfant ?

Les 5 réflexes qui peuvent tout changer

Voici cinq pistes concrètes et accessibles à toutes et tous :

  1. Respirez (vraiment)
    Comptez mentalement jusqu’à 4. Expirez. Rien que ça, et vous serez déjà moins sur la défensive.
  2. Validez son émotion
    “Tu es en colère parce que tu voulais le verre bleu. Je comprends, c’est dur.” Vous ne cédez pas, vous reconnaissez.
  3. Proposez un choix limité
    “Tu veux mettre ton manteau rouge ou le bleu ?” Donner le pouvoir dans un cadre, c’est magique.
  4. Redirigez vers une action
    “Tu veux verser de l’eau dans ce pichet ?” Bouger, manipuler, ça canalise bien plus que mille explications.
  5. Lâchez prise parfois
    On ne peut pas tout gérer dans l’instant. Parfois, juste attendre que ça passe, c’est déjà beaucoup.

Les erreurs fréquentes à éviter (sans culpabiliser)

Soyons honnêtes : c’est humain de perdre patience. Il nous est tous arrivé, un jour ou l’autre, de :

Crier plus fort pour tenter de se faire entendre
Dans le feu de l’émotion, les décibels montent plus vite que la bienveillance. Et souvent, ça ne fait qu’ajouter du chaos à la situation.

Punir une colère
Parce qu’on a l’impression que c’est “trop”, qu’il faut “mettre des limites”. La punition semble parfois être la seule issue… mais elle ne résout pas ce qui déborde à l’intérieur. Une émotion n’a pas besoin de sanction, elle a besoin d’être accueillie. 

Céder systématiquement pour avoir la paix
Un “oui” un peu trop rapide, juste pour éteindre la crise… qui revient, plus forte, le lendemain.

Comparer avec un autre enfant
“Regarde ta sœur, elle, elle écoute.” Une phrase qu’on croit anodine, mais qui peut fragiliser l’estime de soi.

Menacer pour obtenir l’obéissance
“Si tu continues, on rentre à la maison.” Ces phrases sortent parfois malgré nous, et à force, elles perdent tout leur effet.

Ces réflexes, souvent hérités de notre propre éducation ou dictés par la fatigue, ne font pas de nous de “mauvais parents”. Ils montrent simplement qu’on fait de notre mieux dans un quotidien parfois intense. Gardons à l’esprit : il ne s’agit pas de le faire obéir à tout prix, mais de comprendre ce qui se joue en lui.

Et si on apprenait à faire différemment, avec un peu plus de douceur — envers nos enfants, mais aussi envers nous-mêmes ?

Les solutions pour accompagner la phase du terrible two

Et si on changeait aussi notre façon d’en parler ?

Le langage que nous utilisons en tant que parents façonne aussi notre manière de vivre cette période. Parler d’“affirmation de soi” plutôt que de “crise” permet de changer de posture. Cela aide à voir votre enfant non pas comme un adversaire à calmer, mais comme un petit être en pleine construction. Ce glissement lexical — en apparence subtil — permet souvent de relâcher la pression, de diminuer la culpabilité et d’ouvrir plus de place à la compréhension. Il amène aussi, très concrètement, à se demander quoi faire pendant le terrible two pour apaiser les tensions du quotidien. Les mots que nous choisissons influencent la manière dont l’enfant se perçoit… mais aussi la manière dont nous, adultes, l’accompagnons.

Montessori aide à mieux vivre cette étape

Maria Montessori, médecin et pédagogue visionnaire, a été l’une des premières à décrire cette phase si intense de la petite enfance non pas comme une “crise”, mais comme la naissance du moi psychique. Pour elle, le “terrible two” n’est pas un problème à résoudre, mais un moment fondateur dans le développement de l’identité de l’enfant.

« Le petit enfant, au lieu de nous imposer une peine, se révélera à nous comme la plus grande merveille de la nature. »

Photo de profil de Maria Montessori
Maria Montessori

L’esprit absorbant de l’enfant

Dans la pédagogie Montessori, l’enfant traverse des périodes sensibles : entre 18 mois et 3 ans, il entre dans celle de l’ordre, de l’autonomie et du langage. Ce besoin d’expérimenter, de dire non, de toucher à tout n’est pas de la provocation. C’est une soif de construction intérieure.

Face à cela, Montessori propose un cadre adapté : un environnement préparé, des objets à sa taille, un adulte observateur mais non intrusif, et une grande confiance dans les capacités de l’enfant à progresser par lui-même. On ne cherche plus à calmer ou corriger, mais à accompagner avec respect et patience.

Mioveli vous donne les outils pour mieux accompagner votre enfant

Chez Mioveli, nous pensons que l’environnement joue un rôle clé dans le développement de l’enfant. C’est pourquoi nous proposons des outils concrets, pensés pour favoriser l’autonomie, structurer le quotidien et soutenir l’expression des émotions dès le plus jeune âge.

Parmi ces ressources, vous trouverez des cadres d’habillage, des plateaux de vie pratique issus de la pédagogie Montessori, ainsi qu’une large gamme de papeterie pédagogique : semainier magnétique, tableau des rituels, horloge visuelle, poutre du temps ou encore livre des émotions à compléter ensemble. Ces supports aident l’enfant à mieux se repérer dans le temps, à ritualiser les moments clés de la journée, et à mettre des mots sur ce qu’il ressent.

En résumé : et si cette phase révélait le vrai potentiel de votre enfant ?

Le “terrible two” porte mal son nom. Ce n’est pas une crise à traverser la boule au ventre, mais un tournant merveilleux, à condition de savoir le regarder autrement. Derrière les colères, les refus et les pleurs, il y a un petit être qui se construit, s’affirme, et vous dit à sa façon : “Je grandis.”

En tant que parent, vous n’avez pas à tout maîtriser. Vous avez simplement à accompagner, écouter, ajuster, et parfois… respirer profondément.

Et rappelez-vous : vous n’êtes pas seuls. Chez Mioveli, on est là pour vous aider à vivre cette période avec plus de sérénité, de sens et de confiance.

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Publié par

Jonathan