Enfant en crise de terreur nocturne dans les bras de sa maman

Une crise en pleine nuit. Votre enfant hurle, les yeux grands ouverts, mais il ne vous parle pas. Vous tentez de le consoler, mais il semble ailleurs. Le cœur serré, vous vous demandez ce qui se passe… et surtout, quoi faire.

Pas de panique : ces épisodes aussi impressionnants que déroutants sont souvent bénins et s’inscrivent parmi les troubles des bébés que l’on peut apprivoiser avec douceur. Chez Mioveli, on vous aide à comprendre ces fameuses terreurs nocturnes pour les apprivoiser — avec douceur, patience… et un peu de lumière tamisée.

C’est quoi exactement une terreur nocturne ?

On confond souvent cauchemars et terreurs nocturnes. Pourtant, ce sont deux troubles du sommeil bien distincts. Le cauchemar réveille votre enfant, qui peut vous parler, parfois pleurer, souvent demander à être rassuré.

Dans une terreur nocturne, c’est tout autre chose. Votre enfant est agité, parfois en sueur, il crie, se débat, a les yeux ouverts… mais il ne semble pas être vraiment là. Il ne vous reconnaît pas, ne répond pas, comme pris dans une autre réalité. Et surtout : il ne s’en souviendra pas au réveil.

Ce que disent les spécialistes ? Il s’agit d’une activation soudaine du système nerveux autonome pendant une phase de sommeil profond, généralement dans la première partie de la nuit, au cœur du sommeil lent profond. Le corps réagit sans que la conscience ne soit éveillée. C’est impressionnant à vivre, oui, mais pas dangereux.

Les terreurs nocturnes sont parfois héréditaires. Les enfants qui en font ont aussi plus de risque de somnambulisme. Mais rassurez-vous : ce sont des épisodes souvent transitoires, liés à une immaturité du cycle de sommeil de l’enfant.

À quel âge surviennent les terreurs nocturnes ?

La plupart du temps, elles apparaissent entre 18 mois et 6 ans, avec un pic autour de 2 à 4 ans — pile dans cette période de bouleversement émotionnel qu’on appelle parfois le « terrible two ».

Mais tous les enfants ne traversent pas cette étape. Chez nous, par exemple : mon fils a fait plusieurs terreurs nocturnes entre ses 2 et 3 ans. C’était toujours au même moment : 1h à 2h après le coucher. Et ça me glaçait à chaque fois. Ma fille, elle, n’en a jamais eu. Pourtant, elle est d’un tempérament plus anxieux, plus réactif à la peur.

La différence ? Mon fils avait été exposé assez tôt à l’imaginaire, à certains dessins animés avec des scènes impressionnantes : méchants, tensions, bruitages… Des choses qu’on imagine “anodines” surtout quand ça semble passionner son enfant, mais qui peuvent laisser une empreinte émotionnelle. Ma fille, au contraire, a grandi dans un environnement beaucoup plus « réel », inspiré de la pédagogie Montessori : pas d’imaginaire, des livres concrets, des récits du quotidien.

Maria Montessori insistait sur l’importance de ne pas confronter trop tôt les jeunes enfants à l’imaginaire : avant 6 ans, leur esprit est absorbant, mais encore ancré dans le réel. Elle estimait qu’introduire des contenus fictifs pouvait troubler leur compréhension du monde. Et les neurosciences d’aujourd’hui confirment ce regard : avant 5 ou 6 ans, les enfants ne font pas clairement la différence entre ce qui est réel et ce qui est imaginaire. C’est une piste qui, dans notre expérience, semble effectivement avoir joué un rôle.

Pourquoi mon enfant fait-il des terreurs nocturnes ?

Il n’y a pas une cause unique, mais souvent un cocktail de facteurs :

  • une immaturité neurologique, typique chez les tout-petits
  • un trop-plein émotionnel en fin de journée (colère, frustration, excitation non exprimée)
  • une fatigue importante ou un coucher trop tardif
  • un changement de rythme : entrée à l’école maternelle, déménagement, naissance d’un petit frère… ou la suppression récente de la sieste, qui peut engendrer une dette de sommeil invisible mais bien réelle

Selon la pédagogie Montessori, l’environnement dans lequel dort l’enfant a aussi un impact. Trop de stimulations visuelles, des lumières vives, un espace désordonné… tout cela peut nuire à un sommeil serein. À l’inverse, un environnement préparé, calme, épuré et à sa hauteur l’aide à se sentir en sécurité.

Comment réagir pendant une terreur nocturne ?

Avant tout : ne cherchez pas à le réveiller. Il n’est pas vraiment là, pas tout à fait avec vous.

Restez simplement près de lui. Parlez-lui doucement, avec une voix de coton. Posez une main sur lui, s’il le permet. Laissez l’orage passer, sans vouloir l’arrêter. Il a besoin de votre présence, de votre calme, même s’il ne peut pas le percevoir consciemment. Il est ailleurs, mais vous êtes là, comme un phare dans la nuit. Et parfois, c’est tout ce dont il a besoin pour traverser la tempête.

C’est impressionnant, parfois bouleversant. Et même si ces minutes paraissent longues, elles sont en réalité brèves. Restez là, respirez à votre rythme. Il a juste besoin que vous soyez là, comme toujours.

Que faire après l’épisode ?

Rien.. ou presque.

Le plus souvent, l’enfant ne se souvient de rien. Il se réveille comme si de rien n’était. Inutile de revenir dessus le matin, sauf s’il en parle spontanément. En parler pourrait créer de l’incompréhension ou de l’inquiétude chez lui, alors qu’il n’a pas de souvenir de ce qui s’est passé. Et là encore, restez dans l’écoute, sans dramatiser : votre posture apaisée envoie le message que tout va bien, que ce n’était qu’un passage, et que la nuit peut redevenir un lieu de sécurité.

Si les terreurs sont fréquentes, pensez à noter l’heure, les circonstances, comment s’est passée la journée… Ça peut permettre d’identifier un schéma, un déclencheur.

Et si vous êtes inquiets, parlez-en à votre médecin ou pédiatre. Parfois, simplement être rassuré·e suffit.

Peut-on prévenir les terreurs nocturnes ?

On ne peut pas les éviter totalement, mais on peut les espacer, les atténuer… ou ne jamais y être confronté.

Voici quelques clés pour favoriser un endormissement plus serein et améliorer la qualité du sommeil :

  • Un environnement apaisant : veilleuse douce, chambre rangée, ambiance calme
  • Un rituel du soir régulier : bain, histoire, câlin… toujours dans le même ordre
  • Un coucher pas trop tard : en avançant parfois un peu l’heure du coucher, selon les besoins en sommeil de votre enfant
  • Un moment pour libérer les tensions de la journée : parler, pleurer, rire, sauter… tout est bon pour “vider le sac émotionnel”

Bon à savoir : les terreurs nocturnes surviennent généralement pendant le sommeil lent profond, au tout début de la nuit. Elles sont souvent associées à des micro-éveils invisibles, mais physiologiquement intenses. Ces perturbations du cycle de sommeil peuvent être accentuées par une dette de sommeil ou un coucher trop tardif.

Chez Mioveli, on propose des outils pensés pour soutenir ce moment de transition entre l’état d’éveil et le sommeil :

  • La fiche routine du soir pour visualiser le déroulé et sécuriser l’enfant au moment de se coucher
  • Une horloge 24h Montessori pour comprendre la notion du temps et structurer les cycles de la journée

L’objectif est de soutenir l’enfant dans une meilleure régulation de ses rythmes biologiques : une routine stable, une atmosphère sereine et des repères visuels soutiennent la sécrétion de mélatonine et facilitent un sommeil réparateur.

C’est souvent en installant ces repères qu’on redonne à l’enfant un sentiment de stabilité intérieure… et qu’on améliore petit à petit l’architecture de son sommeil.

Quand faut-il s’inquiéter ?

Dans la très grande majorité des cas il n’y a pas de raison de s’alarmer. Mais certains signes doivent vous alerter :

  • Les terreurs nocturnes sont très fréquentes ou s’aggravent
  • L’enfant se blesse ou se met en danger
  • Vous-même, en tant que parent, êtes épuisé·e par le manque de sommeil
  • L’enfant présente des troubles du comportement en journée (agitation, repli, irritabilité permanente)

Dans ces cas-là, n’attendez pas. Parlez-en à votre médecin, ou à un·e professionnel·le formé·e à la petite enfance. Il peut y avoir besoin d’un accompagnement un peu plus poussé.

Ce qu’il faut retenir

Les terreurs nocturnes sont des épisodes impressionnants, mais bien différents des cauchemars. L’enfant semble éveillé, mais il ne l’est pas. Il hurle, bouge, transpire parfois… sans souvenir au réveil. Autre différence importante : elles surviennent souvent dans les premières heures qui suivent le coucher, pendant une phase de sommeil profond, et non au petit matin comme les cauchemars. Rien à voir donc avec un caprice ou un mauvais rêve.

Le plus souvent, c’est passager. Et même si cela bouscule toute la maison en pleine nuit, il n’y a rien à faire d’autre que d’être là, calmement, en soutien. Inutile de le réveiller, encore moins de le gronder. Juste l’accompagner, sans mot, sans peur.

Pour traverser cette période, on peut aussi agir en amont : en instaurant une routine apaisante, en allégeant les fins de journée, en redonnant à l’enfant des repères stables. Chez Mioveli, on vous accompagne avec des outils concrets comme la fiche routine du soir ou notre horloge 24h Montessori, pensés pour rassurer l’enfant… et les parents.

Ces guides vont aussi vous aider

Terrible two : Le guide pour mieux comprendre cette phase des 2 ans

Vers 2 ans, votre enfant se transforme… et ce n’est pas (toujours) de tout repos ! Vous l’avez peut-être déjà entendu : “Oh, c’est normal, c’est l’âge, tous les bébés ont ces troubles…”. Oui, mais concrètement, que se passe-t-il vraiment autour de 2 ans ? Entre les colères, les “non” à répétition, les crises en […]

Publié par

Sabrina